Je voudrais simplement faire l'éloge de l'Hymne joué par Hendrix le 18 août 1969, dans cet esprit analphabète cher au philosophe Bergamín, qui désignait par là, non l'ignorance fruste, expéditive et fière d'elle-même, mais une approche démunie de toute volonté de maîtrise, de tout désir d'autorité, de tout savoir ornamental, lequel, croyant faire reculer le mystère d'une oeuvre, en manquait, disait-il, l'essentiel, une approche sans défense mais sans naïveté et qui savait s'abandonner à la beauté plutôt que de tenter d'en mesurer en vain la démesure.